Fadela Amara : La passion des banlieues

Lors d’un débat organisé au café littéraire hier après midi, Fadela Amara s’est exprimée sur son livre « Ni Putes, Ni Soumises »

Comprendre la violence qui sévit dans les banlieues et qui touche les jeunes femmes aujourd’hui, tel est le combat que mène avec détermination la présidente de Ni Putes, Ni Soumises depuis des années : « Mon livre est né d’un ras-le-bol, c’est un cri de colère » a-t-elle déclaré. Depuis la mort de Sohane, brûlée vive dans une cave, suite à son refus de se marier avec un jeune d’une cité voisine, la volonté d’agir de l’association n’en est que renforcée. C’est d’ailleurs avec douleur que Fadela Amara revient sur l’événement. Pour elle, le drame aura au moins permis une prise de conscience: « Il faut à présent casser les ghettos et briser la loi du silence, nous vivons dans une sorte de complexe, mais ce qui m’inquiète surtout c’est la médiatisation des banlieues ». Une médiatisation qui, depuis le discourt du ministre de l’intérieur, n’a fait que nourrir la haine dans les cités et « amplifier » le « malaise ». Fadela ne prétend pas détenir la solution, mais c’est en connaissance de cause qu’elle s’exprime : « Je vis dans une cité, on ne peut pas demander à des jeunes d’adhérer à la République alors qu’on les rejette depuis toujours. Pour moi, ces jeunes sont français, peu importe leur lieu de naissance, il faut les accepter et stopper l’hémorragie ». Puis elle reprend : « On doit prendre en compte les choses dans leur globalité, je suis fière d’être française et de vivre dans un pays démocratique, pourtant, je m’appelle Fadela ». La conférence s’est terminée sous les acclamations du public, Fadela est une femme charismatique et sait ce qu’elle veut. La bataille est gagnée. Pourtant le plus dur reste à faire…