Cela fait bientôt une semaine que les sans domicile fixe de Paris font la grève de la faim dans l’espoir de faire réagir les politiciens. Comme chaque année, l'hiver fait resurgir la question des SDF. Cette année, présidentielle oblige, ce fait de société prend une tonalité particulière. A quatre mois du scrutin, les propositions des principaux candidats à la magistrature suprême affluent. Chacun pense avoir la solution qui le distinguera des autres et n’hésite pas à piétiner ses adversaires.
Après Lionel Jospin, qui, en 2002, avait lancé le slogan "zéro SDF en cinq ans", Nicolas Sarkozy s'engage à ce que "d'ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur un trottoir et d'y mourir de froid". Le président de l'UMP souhaite des centres d'hébergement de longue durée pour une meilleure "réinsertion". Il veut également rendre "le droit à l'hébergement opposable juridiquement", selon Luc Chatel, porte-parole de l'UMP. Le droit au logement opposable engagerait la responsabilité des pouvoirs publics, au même titre que le droit à la scolarité ou à la santé, et permettrait aux sans logis ou mal logés de se tourner vers la justice. Nicolas Sarkozy a chargé Arno Klarsfeld d'établir un diagnostic sur la situation des sans-abri et de formuler des propositions sur le logement.
Ségolène Royale quant à elle, se refuse de promettre, comme Nicolas Sarkozy un hébergement à tous les SDF car, selon elle, "les Français attendent qu'on leur disent les choses quand elles sont faites". "Ma première priorité reste la lutte contre la vie chère et la précarité. Et tout ce qui doit être fait ne doit pas entraver ces deux objectifs", a t-elle rappelé.
Selon François Hollande, il faut créer des "dispositifs d'hébergement de longue durée" qui pourraient servir de "plates-formes pour les actions de réadaptation sociale". Pour lui, "l'hébergement 'au jour le jour'" n'aide pas les sans-abri à "sortir de la spirale de l'urgence". "Chacun doit avoir accès à un logement", proclame le projet du PS. Il promet "120.000 logements sociaux par an" et propose d'instituer "un bouclier logement" plafonnant à 25% la part du budget des ménages modestes consacrée au logement.
Le Front National dénonce pour sa part une "démagogie caricaturale" dans la préoccupation manifestée à chaque rendez-vous électoral pour les sans-abri. Pour le parti de Jean-Marie Le Pen, la clef est l'emploi, "seule solution durable pour sortir les exclus de la rue".
Pour l’instant rien à encore été décidé, mais une chose est sûre : le plan grand froid est lancé depuis déjà deux mois et des centaines de SDF continuent de dormir dehors…